Au coeur de la Vie
Selon les dernières statistiques de l’OMS (2015), la principale cause de décès mondiale est la cardiopathie ischémique, suivie des AVC. Autrement dit les maladies du coeur. Et pour cause…notre coeur ressent, pense, bat et surtout se bat pour vivre dans un monde qui lui a laissé peut-être peu de place pour s’exprimer. Par conséquent il est peut-être temps de le mettre au coeur de nos priorités. Le coeur est donc au coeur de la vie. La vie dépend du battement de notre coeur. Et la cohérence cardiaque est donc une question de vie ou de mort.
Au coeur des émotions
Le coeur a toujours été synonyme d’émotions, métaphore d’amour. Mais aujourd’hui on comprend qu’il me s’agit pas d’une simple figure de style. Les études menées depuis plus de 15 ans, ont prouvé que la variabilité de fréquence cardiaque ou VFC, est le degré de fluctuation de l’intervalle entre deux contractions du cœur. L’écart entre ces variations augmente quand nous vivons des émotions négatives (peur, angoisse, colère, frustration, culpabilité) ou diminue quand nous sommes dans le bien-être. Il agît comme un indicateur de stress, mais le plus intéressant c’est que les émotions positives, non seulement la relaxation, sont les meilleurs outils pour obtenir la cohérence cardiaque. Ces études prouvent que les émotions sont plus rapides et puissantes que les pensées, et suggèrent que le coeur qui est donc en lien direct aux émotions, est plus important que le cerveau au moment de maintenir l’équilibre de la santé.
Un coeur cohérent
La cohérence cardiaque est donc l’état d’équilibre, d’harmonie stable de ces variations. La technique qui utilise donc la respiration a été nommée « cohérence cardiaque ». Elle permet, tout comme l’hypnose, le contrôle sur le système parasympathique pour réduire le stress, l’anxiété et le rythme cardiaque.
Comme cela a été clairement expliqué par le Dr. Martin Junod, Cardiologue et Directeur de la prévention, Institut de Cardiologie de Montréal. Professeur titulaire de clinique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal :
« Le cœur est sous l’influence du système nerveux sympathique (SNS) et du système nerveux parasympathique (SNP) qui agissent de façon opposée. L’accélération du rythme cardiaque provoqué par la colère, la peur ou l’anxiété est causée par des stimuli du cerveau qui sont transmis au cœur via le SNS, alors que la diminution du rythme cardiaque contrôlée par le cerveau au repos est relayée par le SNP. Le cœur contient des cellules spécialisées dites « autorythmiques » qui génèrent des potentiels d’action de manière cyclique et spontanée, ce qui amorce les contractions cardiaques. Ces cellules sont organisées en deux structures : le nœud sinusal situé au sommet de l’oreillette droite et le nœud atrio-ventriculaire situé dans le septum atrio-ventriculaire. Les nerfs sympathiques efférents et les nerfs vagues (parasympathique) agissent sur le nœud sinusal et le nœud atrio-ventriculaire via le système nerveux cardiaque intrinsèque qui fait l’intégration des signaux avant d’être transmis au muscle cardiaque. Au repos c’est l’activité du système nerveux parasympathique qui prédomine et le rythme cardiaque moyen est de 75 battements par minutes (bpm). C’est beaucoup moins que le rythme intrinsèque du nœud sinusal qui décroît avec l’âge : de 107 bpm à 20 ans en moyenne il est de 90 bpm en moyenne à 50 ans. Cela signifie que le système parasympathique peut abaisser le rythme cardiaque de 20 à 30 bpm. Le cerveau influence donc directement le rythme cardiaque, mais cette connexion n’est pas à sens unique : le cœur peut lui aussi influencer le cerveau, via des nerfs afférents qui jouent un rôle très important dans la régulation physiologique et qui influencent le rythme cardiaque. »
Fonctions de la cohérence cardiaque
L’aspect thérapeutique a été prouvé à de nombreuses reprises. Des études faites auprès de différents groupes, ont montré que ceux qui souffraient d’hypertension ont réussi après 6 mois de pratique à réduire leur tension drastiquement. Et d’autre part leur taux de mélatonine et dopamine s’est vu augmenté.
Lorsqu’on est amoureux, nombreux sont ceux qui ont constaté qu’ils sont plus résistants aux maladies. Les variations dans le rythme cardiaque ont l’air de suivre un patron singulier directement relié aux émotions que nous ressentons. Dès lors si nous nous connectons à des souvenirs agréables, nous pouvons synchroniser correctement le rythme cardiaque. Produisant l’augmentation d’hormones du bien-être telle la dopamine et endorphine, réduisant la fréquence cardiaque, la tension, et activant le système immunitaire. Pour cette même raison ceux qui vivent plus fréquemment des émotions positives ont la capacité de mieux métaboliser le cholestérol. Ils ont une pression équilibrée et moins de risque de souffrir d’athérosclérose ou infarctus du myocarde. Ces effets sont immédiats dès le premier exercice de cohérence cardiaque, permettent aussi une diminution du stress et une sensation de recul par rapport à un environnement stressant.
Bienfaits de la respiration en cohérence cardiaque
- Cohérence émotionnelle
- Régulation et baisse de 27 % du taux de Cortisol, (hormone de Stress au débit prolongé
- Augmentation de 40 % de la DHEA, hormone qui ralentit le vieillissement et augmente le taux de Testostérone chez l’homme
- Augmente production de Immunoglobuline A, qui stimule et renforce les défenses immunitaires
- Fortifie le coeur
- Augmente la clarté mentale
- Améliore la créativité et la capacité de résolution de conflits
- Augmente la concentration et la mémoire
- Réduit l’anxiété
Cohérence psycho-physiologique
La concentration sur une émotion positive ou les suggestions positives que nous donnons à notre inconscient, synchronisent automatiquement le coeur, le cerveau et le système nerveux central. Ceci est appelé “cohérence psycho-physiologique”. C’est exactement le but recherché tant en cohérence cardiaque, comme en hypnose. Son principal avantage est de permettre, en quelques minutes de pratique quotidienne, de passer d’un rythme cardiaque désorganisé à un rythme cardiaque cohérent.
Comment faire la cohérence cardiaque ?
La technique est similaire à ce que l’on fait en début de séance d’hypnose, ensuite la recommandation générale est de le faire 5 fois par jour.
- 1. Prenez quelques inspirations abdominales pour vous recentrer ici et maintenant.
- 2. Concentrez vous sur votre coeur et pendant que vous inspirez, comptez jusqu’a cinq.
- 3. Avec chaque inspiration donnez-vous mentalement une suggestion: « Je vais de mieux en mieux », « Je me sens de mieux en mieux », « Je suis beaucoup plus calme », « Je respire gratitude », « Je respire courage », etc.
- 4. Expirez en cinq, en expulsant consciemment toutes les tensions hors de votre corps, coeur et esprit.
- 5. Répétez encore 5 cycles.
Faites cette pause respiration de 3 à 5 fois par jour. Observez et constatez comme les tensions, douleur de tête ou d’estomac s’évanouissent.
En résumé: 3-6-5 (3 fois par jour pendant 5 minutes avec 6 respirations de 5 secondes)
Belles respirations !
Marie Stephanie Della Valle